Nouvelles
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2022 FACE À LA FAILLE entre le réel et la fiction.
Un instant, là. Qu’est-ce que je suis en train de penser ? Ça n’a aucun sens. L’Ange écarlate ne peut pas être sortie de mon histoire. Je ne peux pas croiser une femme qui porte le nom d’un de mes personnages, lui ressemble en tout point et affirme être elle. C’est impossible. Mais alors, qui est-elle ? |
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2021 LA SUGGESTION D'UN AMI est plutôt agréable.
— Je dois m'assurer que vos désirs, peu importe lesquels, seront comblés le temps de votre séjour ici. Avez-vous une requête particulière ? |
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2020 LÀ-BAS, est-ce vraiment mieux qu’ici ?
Je stationne mon excavatrice devant Chez Madame Louise. Son bordel est situé dans un ancien garage. Peinturé en rouge. Entouré de pièces d’auto trop rouillées pour être utiles. De pneus qui n’ont jamais fini de brûler. De carcasses d’autos dans lesquelles pus aucun enfant joue. Parce que les enfants qui restent sont trop vieux pour s’amuser. |
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2019 PRIX SOLARIS 2019 ICI, tu es mon patient. Je suis Maître Sloterlink.
C'est moi qui suis tombé, par hasard, sur une publicité d'épuration, la solution qui garantit de décoller de ce bas monde pour rejoindre la beauté du firmament. |
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2016 COMMENT NOUS SOMMES DEVENUES ÉCRIVAINES cachées dans la niche de Balthazar.
Apprenties écrivaines, Nora et moi avions déterminé qu’un rendez-vous quotidien dans la niche s’imposait pour que nous poursuivions la rédaction de notre roman. Notre rituel prit cependant fin trois jours plus tard. Madame Courval, la voisine, nous trouva à l’intérieur de la cabane de Balthazar. Elle se mit en colère, nous accusa de commettre des actes vicieux dans l’ancienne demeure de son chien chéri et elle nous en chassa vivement. C’est que, voyez-vous, la Courval nous soupçonnait d’avoir empoisonné son Danois bleu mais, sans preuve, elle ne pouvait nous infliger une sanction. |
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2015 LES PRÉCIEUSES MINUSCULES sont un cadeau de Thomas.
Thomas, mon ami, est un excentrique. Il marche vite, le torse penché en avant et les mains jointes pointées vers l’extérieur. Son allure donne l’impression qu’il se concentre pour fendre l’air. — J’écarte le temps devant moi afin de repousser les limites de mon existence. Il prétend avoir cent dix-huit ans. Quand je l’ai connu, il y a trente ans, il disait en avoir quatre-vingt-huit. Farfelu donc, mais logique.
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2015 ENTRE LE PREMIER ET LE DEUXIÈME POINT il y a les Ertobal
Midi. Un soleil de plomb régnait depuis deux jours. Debout sur la galerie de sa maison délabrée, Évariss Ertobal passait un mouchoir élimé sur son front en sueur. Il regardait au loin, là où la route et le ciel bleu semblaient ne faire qu’un. Quelque chose bougeait sur cette ligne d’horizon. Il plissa les yeux, compta cinq secondes pour être certain de ne pas halluciner ; il s’agissait bien d’un homme en mouvement. |
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2015 S’ADAPTER est l’unique solution
Dans l’immense corridor sombre, Soukie accomplit les gestes nécessaires, semblables à ceux des autres employés. Elle prend une combinaison de latex noir qui pend à un crochet et elle l’enfile par-dessus ses vêtements. |
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2014 LE RUBAN VERT est irrésistible
J’attends. Patient. J’ai besoin d’un geste de sa part. N’importe lequel sera prétexte à mon intervention. J’attends et, soudain, dans un lent mouvement gracieux, la jeune femme dirige sa main gauche vers l’arrière de sa tête et elle dénoue le ruban de soie verte qui retient ses longs cheveux bruns. |
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2014 LA TENUE ESTIVALE DE SINDI ne plaît pas à madame
— Sindi ? |
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2013 TOUT A UNE FIN, n’est-ce pas ?
Jyrki Räsänen me haïssait et je le haïssais aussi. En quelques phrases, il avait détruit ma vie, que j’avais toujours crue belle et parfaite. Pendant dix ans nous avions vécu dans le mensonge. Ma mère avait trompé mon père avec cet étranger venu d’un pays encore plus froid que le nôtre. Je ressentis un long frisson en pensant qu’elle l’avait aimé. L’avait-elle aimé plus que mon père ? Probablement pas puisqu’elle avait tout de même choisi son mari. Mais l’avait-elle fait par amour ? par respect des conventions sociales ? par pitié ?
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2012 ÉVOLUTION est le mot clé d'Anton.
Comment un vampire est-il conscient d’en être un ? Anton n’a pas besoin de sang pour survivre. Enfant, lorsque ses amis se blessaient en jouant, il aimait sucer leurs blessures. De là était venue la légende Anton est un vampire. Il avait continué de sucer du sang parce qu’il en aimait le goût, ce qui faisait de lui, il le savait, un freak et non un vampire. |
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2010 EVOLVING is Anton's goal.
He has thought about it often, how a vampire knows he’s a vampire: blood is essential to his survival. Anton does not yet need blood to survive. As a child, he enjoyed sucking at his friends’ wounds whenever they were injured in play, which resulted in the ‘Anton is a vampire’ legend. He kept sucking blood because he liked the taste, which, he knew, made him a freak, not a vampire.
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2007 EMBALLE-MOI de tes cordes.
Ce soir, c’est Vingt-deux que je ligote à l’aide de grosses cordes jaunes. Elle se laisse faire. Les filles que j’ai baptisées d’un nombre pair sont dociles. Les nombres impairs sont réservés aux rebelles. |
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2005 LES RIDEAUX VERTS sont la toile de fond de tout.
À une autre, j’aurais dit quelque chose de blessant ou, pire, rien du tout, et je lui aurais claqué la porte au nez. Mais je devinais combien mon divertissement serait plus grand dès que j’aurais laissé Marlène franchir le seuil de la villa. |
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2004 LE SANCTUAIRE DES IFS accueille les malades et les autres.
Sham était un introverti. Et il était toujours malade. Il frissonnait et vomissait. À douze ans, il était chauve. Personne ne savait s’il avait déjà eu des cheveux. Il longeait les couloirs du collège, vulnérable comme une ombre qui meurt si la lumière disparaît. |
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2003 2002 2001 KLÉ est un être difficile à comprendre.
Klé ne me prévenait jamais de sa visite et je ne l’entendais jamais monter l’escalier qui menait à mon univers. Je n’entendais que le cliquetis de ses clés qui, soudain, se manifestait comme par magie derrière ma porte. |
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2002 1992 LA MILLIRIARD est une rue maudite.
Vincent n’écoute plus. Il veut fuir. Mais ses jambes sont molles et tous les regards sont braqués sur lui. Il se traîne jusqu’à une fenêtre. On le laisse faire. Il comprend quand il voit à quelle hauteur il est. Impossible de s’enfuir par là. |
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2002 1996 QUATRE CHAMBRES pour monsieur Tibbs.
Avec lui, je plonge dans le vide. Étrange sensation. Une fois au sol, il y a une lutte. Des forces contradictoires se disputent ce qui reste du jeune homme. L’âme, je crois. |
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2002 LE CHAMSTER est un ami précieux.
Je tends le cou et j'aperçois une boule de poils blancs — pas plus gros que la paume de ma main — de petites oreilles pointues, un museau rose et de grands yeux verts en forme d'amande. La pauvre bête frissonne. Il s'agit d'un chamster, hybride entre un chat et un hamster, dont il ne resterait qu'un seul spécimen vivant. |
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2002 BLACK OUT c’est ce qui lui arrive.
Je ne comprenais plus très bien ce qui se passait. Il faisait nuit. Et il faisait peur. J’arrivais à peine à respirer. J’étais certain que j’allais mourir, étouffé par le baiser d’une fille que je ne connaissais même pas. |
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2001 BM ZONE lieu de Body Modification extrêmes.
Être entourée de tous ces visages maquillés, percés, tatoués, cicatrisés ou scarifiés stimule ma curiosité. Certains sont ornés ou modifiés de façon si complexe que je suis incapable d’imaginer qu’elle technique (quelle chirurgie ?) a été utilisée pour donner de tels résultats. |
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2000 1994 DJALILDA ET LA CHIMÈRE de la tentation...
D’un geste vif, Djalilda retrousse ses jupes mitées. Elle dénoue les cordons de la bourse pendue à la lanière de cuir qui enserre sa taille. C’est mal d’avoir pris le bien d’autrui, mais la jeune fille a si faim. |
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2000 1996 LA UNE DANS L’ÂME, il tente de satisfaire les désirs de son père.
J’avais annoncé à mon père que je désirais m’inscrire à l’université, en politique. Il m’avait écouté d’une oreille distraite, entre deux cafés, deux bouffées de havane et deux conversations téléphonique. |
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1998 1997 ÈVE-MARIE isn't just a normal girl.
Her irises shine like priceless rubies. Her imagination warms me. I shift nervously on my chair. Whatever this woman is about to tell me, I’m sure it will be the most seductive scenario a woman has ever invented just for me. (translated by Yves Meynard) |
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1998 LA CITÉ SANS NOM est abandonnée.
La jeep louée par Rick avance lentement dans la Cité Sans Nom. Aucune lumière. Aucune âme qui vive. Du moins, en apparence. Des bâtisses désolées de ne plus êtres utiles. Certaines vastes et plates au toit convexe. D’autres, trop minces et n’en finissant plus de vouloir s’étirer vers le ciel. |
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1998 1992 L’URNE DU PROFESSEUR USSOC contient deux sortes de grains de sable.
J’ai beau me répéter qu’il faut être complètement fou pour s’attarder sur un ouvrage aussi absurde, je persiste pourtant à empiéter sur mes heures de sommeil, le dos courbé sur mon microscope, éclairé par ma fidèle halogène, à trier les grains de sable blancs des grains de sable cuivrés que contient l’urne du professeur Ussoc. |
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1998 LE CLOU DANS L’EAU fait pssschchchch....
Il ouvert la petite valise noire qu’il avait apporté avec lui, pendant que sa victime consentante allait chercher le clou. Un gros clou. De la grosseur de ceux qui ont sans doute servi à clouer le Christ sur la croix. |
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1998 NOCTURNALE une ruelle, un inconnu, un couteau et une drôle de conversation.
Avais-je peur ? Étais-je curieuse ? Excitée ? Je ne suis plus certaine. J’imagine que ce devait être un mélange de toutes ces émotions. |
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1997 LA CRUCHE est source de dispute dans un bar.
Ce fut d’abord l’objet de plastique couleur fruits de la Floride que je remarquai sur le comptoir. Puis sa propriétaire, la tête appuyée sur le goulot de la bouteille, me sourit bêtement en disant : elle est belle ma cruche, hein ? |
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1996 1996 1994 LAÏKA is about to meet a very unpleasant client.
She combed her long hair, stiff and thick as a purebred horse’s mane, applied scent and picked the highest heels in her wardrobe. Then she slid her hands into short leather gloves. Mr. Rapendish had indicated the the gloves were essential. (translated by Yves Meynard) |
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1996 LES VOLEURS DE FUTUR se font tout de même discrets.
Patrick avait approché son visage de celui de Jacinthe. La jeune fille avait les yeux noirs. Dans ses pupilles d’encre, une étrange forme s’agitait. On aurait dit une luciole qui se baladait dans la nuit. Pat avait cligné des yeux pour chasser cette illusion, mais elle persistait. |
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1996 SODO là où le mot âme ne veut rien dire.
Les rues sont toujours humides à Sodo. Les trottoirs, glissants. Les lampadaires, agonisants. La lune, noire. Les habitants sont aux aguets. Les passants, aveugles. Les touristes, victimes. Moi, je suis d’une autre catégorie. |
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1996 1994 LA DERNIÈRE LIGNE ne se trouve pas où on la croit.
Tom ne pouvait plus s’arrêter de lire Hypnophobie. Jamais il n’avait tant désiré connaître la suite d’une histoire. Jamais il n’avait rien lu d’aussi bien construit, d’aussi captivant. Qui avait bien pu écrire un suspense aussi prenant ? |
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1996 HERMANNE a-t-elle oui ou non tué Michel Leblond ?
Le garde du corps d’Hermanne se tourne vers moi. Son visage, anguleux sous une courte brosse noire, est insolite. On voit tout de suite que cet homme gravite dans l’univers de la vedette. Sous des sourcils en accent grave, s’ouvrent des yeux vairons, en amande. Un turquoise et un orangé. Sur sa narine droite est tatouée un dessin ou un symbole si minuscule que je n’arrive pas à l’identifier. Ses lèvres, charnues, sont maquillées de poudre or. |
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1996 AVENTURE LONDONIENNE un soir de pleine lune.
Je l’ai suivi, sans rien demander, pendant... je ne sais pas. Il s’est enfin décidé à entrer au Rising Sun, un pub sur un coin de rues. Il avait toujours sa bouteille sous le bras, mais personne ne passa de remarque. Nous nous sommes assis à une table qui m’a donné l’impression de lui être familière. |
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1996 LE BLEU ET LE ROUGE c’est comme ça que nous nous sommes reconnus.
J’ai terminé le travail. Celui de la vérité. J’ai rasé le crâne de mon amant. Jusqu’à ce qu’il soit lisse de toute impureté. Lisse de vérité. De celle que j’avais toujours recherchée. |
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1996 LA PRÉDATRICE a fait de moi sa proie.
Quand la prédatrice pose sa main gantée de cuir noir sur ma nuque, je ferme les yeux, incapable d’affronter son regard rempli de cruelle passion. Je sais exactement ce qu’elle veut. Ce qu’elle attend de moi. |
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1996 LE CALEPIN ROUGE est trop neuf pour être crédible.
Elle fait un petit hum, hum, se réinstalle sur sa chaise en croisant l’autre jambe et essaie de se donner un air plus professionnel. Elle sent qu’elle a failli à la tâche. Elle veut se racheter. Elle s’endurcit. |
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1996 L’HOMME DE DEMAIN dont l’odeur est particulière.
Exotique et agressive. Telle est l’odeur de l’homme de demain. Il marchait vers moi. Le regard caché sous des pastilles de nuit. Les cheveux violets. La nuque camouflée sous un col roulé. Cet homme n’aurait pu me séduire. Mais il y avait son odeur. |
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1995 LA CITÉ DE PENLOCKE décline depuis la venue des Visiteurs.
Ce sont tous des parias qui hantent les rues de la Cité. Un ramassis de tueurs, voleurs, menteurs, pervers et j’en passe. On appelle ce ramassis de tordus une Cité. Il serait plus juste de l’appeler une prison. Une fois qu’on traverse l’enceinte de béton, c’est fini : on devient un citoyen de Penlocke pour le reste de ses jours. |
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1995 LES YEUX D’ONYX BARNABÉ sont connectés au secret dedans sa tête.
Maman dit que c’est un secret. Y faut pas l’dire aux autres. Un secret, c’est juste moi et maman qui l’sait. Mon secret à moi, c’est la chose dedans ma tête. Si y’avait pas la chose dedans ma tête, j’pourrais pas aller travailler avec maman. Maman elle a son secret dans la boîte. Elle dit qu’un jour avec la boîte secrète on va pouvoir avoir un chez nous avec plein de fenêtres et de lumières. |
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1995 LA DÉESSE DE L’AMOUR se cache dans une caisse.
Thomas se pencha et appuya l’oreille contre la caisse. Il n’entendit rien. Il se leva et fit le tour de la caisse. Peut-être y avait-il un trou et qu’une bête s’était faufilée à l’intérieur ? Pourtant, les caisses contenaient des bibelots. Rien de bien attirant pour un animal. |
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1995 MADAME KNOX a toujours cru aux vampires.
— Je suis Simone Knox, chirurgienne. |
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1995 L’AMANT DE LANA n’est pas celui qu’elle croyait.
Appuyée contre les pierres humides d’une église désaffectées, Lana se mord la lèvre inférieure. Elle ne peut s’empêcher de gémir chaque fois qu’une bourrasque de vent projette les feuilles mortes sur les pierres tombales vieilles de quelques siècle. Pourquoi faut-il que le rendez-vous ait lieu dans un endroit si morbide ? |
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1995 1993 L’OEIL DE VERRE roule sur le carrelage de la salle de bain.
Ici, le ménage pas été fait depuis plusieurs jours. Le miroir est barbouillé de longues traces de rouge à lèvres foncé. Le lavabo est rempli d’eau brunâtre et stagnante dans laquelle flottent des mégots de cigarettes, des bouts d’ongles cassés et des poignées de cheveux. |
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1995 À COUPS DE HACHE c’est plus salissant.
Le problème c’est que je n’avais pas de chainsaw. Mon mari ne coupait pas de bois avec ça. Par contre j’ai pensé à la hache. Bien sûr, il m’a fallu bûcher sur certaines parties à plusieurs reprises. Il y avait des bouts plus coriaces. |
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1995 L’HOMME À LA CRAVATE HORIZONTALE est bizarre.
La jeune fille avait décidé de s’en aller quand un léger coup de vent avait poussé la porte numéro 4 vers l’intérieur, livrant ainsi au regard de Jessica la chambre de l’homme à la cravate horizontale. Incapable de résister à la curiosité, elle avait avancé de quelques pas. Elle ignorait ce qui se passait dans cette chambre, mais tout y était différent. |
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1995 LE PACTE est de chair.
Lentement, très lentement, le sorcier aux yeux verts laboure ma nuque, de droite à gauche, de ses étonnantes griffes. Je respire comme une bête agonisante. Mais je ne cri pas. Le mal que je ressens m’est inconnu. |
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1994 L’HOMME GRIS a une allure qui jure dans le décor.
Il était sans doute entré pour se protéger de la pluie. Le sac de papier brun gris qui couvrait sa tête n’était plus d’une grande utilité. Sous ce parapluie de fortune, ses longs cheveux noirs dégouttaient sur un imperméable aussi gris que le ciel. Il était nu-pieds et le col ouvert de son manteau cachait à peine son torse lisse et beaucoup trop musclé pour un homme mal nourri. |
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1994 1994 LADY CHESTER est seule au manoir avec son chat Clovis.
Lady Chester ferma la porte sur son dernier invité. L’amant quitte toujours après les autres. Vêtue d’un long déshabillé écarlate, elle revint au salon où quelques instants plus tôt elle s’était laissé séduire. Elle jeta un regard sur les verres vides, les cendriers encombrés, les traces de pas sur le tapis et une porcelaine cassée. Il faudrait faire venir Charles pour tout nettoyer. Mais pas ce soir. Demain. En ce moment, elle éprouvait le besoin d’être seule. |
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1994 LA FENÊTRE QUI DONNAIT SUR AUTRE CHOSE à la Magritte.
Debout derrière une fille plantureuse appuyée sur une chaise, Daniel se soucie fort peu de lui procurer du plaisir. De toute façon, c’est lui qui paye. Jenny Pussy a beau avoir un cul parfait, ce soir, c’est autre chose qui intéresse le jeune homme. |
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1994 BANGOR, MAINE, USA nous avons visité.
Le crépuscule a déjà fait place à la nuit. Une nuit très noire. Trop noire, il me semble, pour des yeux fatigués comme les miens. Les Américains ont mis le paquet pour construire une belle autoroute, mais ils ne se soucient pas de l’éclairer. Bizarre. |
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1994 LE DERNIER FLÉAU c’est ce que vivent Bécétine et le professeur Ussoc.
Le professeur Ussoc avait cette physionomie typique des savants un peu maladifs, de ceux qui ont passé leurs jours penchés sur des microscopes et leurs nuits à brasser des mélanges douteux dans des éprouvettes un peu fêlées. Petit, frêle tel un roseau, il allait et venait en trottinant, les épaules un peu voûtées, le nez légèrement en l’air pour soutenir ses lunettes rondes derrière lesquelles brillaient de petits yeux bleus, incroyablement vifs. |
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1994 ÉBAUCHE D’UN VISAGE qui restera incomplet.
Cette nuit-là, je suis sorti. Ma maîtresse l’automne m’appelait. Un peu d’alcool circulait dans mes veines. Pas assez pour justifier le faux pas qui a failli me faire chuter au pied de l’escalier. Maladresse sans doute due à la couche de feuilles détrempées qui recouvrait le trottoir. J’ai souri de voir des feuilles encore sèches, surprises par une bourrasque, entreprendre une ronde excitée autour de mes pieds. Je n’ai pas remarqué qu’elles s’agitaient plutôt en d’étranges arabesques. |
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1994 LA CRÉATURE DE PAPIER n’est pas que fiction.
Une équipe d’hommes de la criminelle s’affaire autour du corps de Jessica McGuire. Dans un sac en plastique transparent les viscères de la femme attendent d’être transporté au laboratoire. Les yeux et la langue ont été arraché. Une longue incision a été pratiquée de la gorge à l’aine. |
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1993 HOMME DANS LA GRANGE a ses propres lois.
Je fis quelques pas en direction de la maison quand tout à coup surgit devant le faisceau de lumière un vieillard nu, droit et fier. De loin, il semblait de chair et d’os. Pourtant, en le fixant quelques secondes, je crus discerner une aura bleutée autour de lui. C’était sans doute mon imagination qui prenait le dessus vu les circonstances. |
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1991 LA CITÉ DE NIBA possède un magnifique Temple de la Beauté.
J’entre en ville. Toute nue. Le voyage a été long et inconfortable. On ne me donne jamais le choix. Debout pendant quatre-vingts heures à écouter le glissement irrégulier du monorail ancien modèle. Le soleil brille très haut ce jour-là. On me fait patienter sur le quai. Avec les autres. J’apprécie les rayons brûlants sur ma peau. Je ne crains pas le soleil. Ni les intempéries. Immunisée. |